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Historique du 2ème bataillon de volontaires de l’Ain

Article transmis par Jérôme CROYET
Publié le mercredi 2 avril 2008.


Le 2e bataillon de volontaires de l’Ain

Par Jérôme Croyet, docteur en histoire Archiviste adjoint aux A.D. de l’Ain, président de la Société d’Etudes Historiques Révolutionnaires et Impériales

Du 4 au 25 septembre 1791, sont tirées au sort parmi les 17 compagnies formées dans divers districts, 8 qui composeront le 2nd Bataillon de volontaires de l’Ain, qui est composé de 570 volontaires des districts de Belley, Gex, Nantua, Saint-Rambert. Les compagnies du 2nd Bataillon sont rassemblés à Bourg le 30 novembre 1791 et organisés en bataillon le 1er décembre 1791. Il est presque aussitôt passé en revue part dès le 20 décembre 1791 pour le département du Jura où il se trouve en quartier à Lons-le-Saunier le 28. Puis le bataillon est dirigé sur la Vendée.

Il est à Saverne en 1792 lorsqu’il se trouve affecté à l’armée du Rhin, au camp de Neukirch. Il bivouac le 1er mai près de Sarreguemines. Il est à Bouquenom le 1er juin et le 14 juillet près de Wissembourg. Il est à Landau en août et suit, le 14 septembre, la marche de l’armée sur Spire où il force l’ennemi d’abandonner le village d’Horcheim. Le 2e bataillon est à la prise de Worms le 4 octobre, puis de Mayence, le 21, il va à Francfort le 23. Il est dirigé sur Limburg avec l’avant garde du général Houchard, puis sur Weliburg. Le 2e bataillon est obligé de battre en retraite sur Mayence, perdant, le 2 décembre, deux officiers et onze volontaires, puis il retraite sur Francfort et prend ses quartiers d’hiver dans l’île Saint-Pierre à partir du 15 décembre. Le 1er janvier 1793, il passe dans l’île du Rhin. L’effectif est de 561 présents. Le 2e bataillon demeure immobile jusqu’au 20 mars, puis campe entre les forts Saint-Charles et Sainte-Elisabeth lorsqu’il investit Mayence. Le bataillon chasse l’ennemi de Weisenau, et se constitue une compagnie de canonniers le 11 juillet 1793. Le 2e bataillon, enfermé dans Mayence avec l’armée, il participe à toutes les affaires qui ont lieu durant le siège. Compris dans la capitulation du 23 juillet, il sort de la place le 25 avec la 2e colonne et est envoyé en poste à l’armée de l’Ouest, passe par Metz, Orléans, Tours et arrive à Nantes le 8 septembre. Le 2e bataillon entre en campagne avec la 8e division contre les Vendéens. Il prend part aux combats de Cholet le 17 octobre, de Beaupréau le 18, de Mortagne, puis à l’attaque d’Angers le 5 décembre et à l’affaire des Mées. Le 2e bataillon est à Rennes le 8 décembre. Bien que 7 officiers s’absentent sans congé de Kléber, le bataillon se distingue lors de la déroute de Savenay le 22, qui voit "la défaite de l’armée dite des brigands de Vendée" [1]. Informé de l’absence inexcusable de ces 7 officiers du bataillon, Kléber ordonne leur remplacement par 7 promotions internes. Informés, les 7 officiers manquant se plaignent auprès du représentant Carpentier qui renvoie l’affaire devant le Conseil d’Administration du bataillon qui décide de leur remplacement au fur et à mesure des vacances, les employant comme simples volontaires. Mécontents de la décision du Conseil d’Administration, les sept officiers, soutenus pas une partie des volontaires, vont se plaindre auprès des représentants Ruamps et Billaud-Varenne qui les réintègrent, replaçant les sept nouveaux nommés dans leurs anciens grades. Déçus d’avoir été rétrogradé, les sept anciens promus dénoncent au représentant Ruamps la véracité des certificats présentés par les officiers réintégrés. Trouvant l’affaire importante, Ruamps charge le Conseil d’Administration du bataillon de faire le jour sur ces événements et de faire traduire devant un tribunal militaire les contrevenants en cas de falsification des certificats. Le 31, le bataillon cantonne à Nantes. Début 1794, il fait partie de l’armée des Côtes de Brest. Le 29 ventôse an II, le Conseil d’Administration informe le représentant Ruamps qu’il n’a trouvé aucuns faux dans les documents et certificats présentés pas les sept officiers réintégrés. Face au désarroi des anciens promu, le Conseil d’Administration propose, le 22 mars au représentant Ruamps, d’accorder une priorité d’avancement aux sept hommes. Le 9 mai 1794, il est en Garnison à Saint-Malo avec la division Chabot, son effectif est de 643. De juin à juillet 1794, le 2e bataillon cantonne à Dol lorsque le 19 juillet, il reçoit 125 réquisitionnaires, dont 40 d’Etampes et 50 de l’Indre, au fort Lahotte. Le bataillon se trouve à Saint-Malo le 2 août, puis stationne à Rennes du 31 août au 20 octobre. Par le décret 1011 du 10 Juin 1793, la Convention autorise les généraux à effectuer l’amalgame des troupes de ligne et volontaires nationaux. Le décret 1466 détermine le mode d’amalgame pour les régiments d’infanterie. Sur proposition du Comité Militaire, la Convention crée les demi-brigades. Ces dernières comptent 1 bataillon d’un régiment de ligne et deux bataillons de volontaires. Sont ainsi créé 198 demi-brigades d’infanterie à partir des 111 Régiment d’Infanterie de Ligne.

Début 1795, le 2e bataillon de l’Ain fait partie de la 1re division de l’armée des Côtes de Brest et de Cherbourg. Il est à St Malo le 14 janvier et demeure immobile tout l’hiver. Toutefois, il détache 265 hommes à Saint-Brieuc en janvier et 287 aux environs en mars. Le 22 mars, le régiment est passé en revue par le commissaire des guerres de la 13e division militaire, suivant un ordre du général Hoche, du 15 mars. Il en résulte que sur un effectif théorique de 1134 hommes, 727 sont présents sous les armes, 57 sont à l’hôpital et 23 sont absents. Le 4 juin, il est amalgamé pour former, avec le 3e bataillon de la Nièvre, la 126e demi-brigade. Il est alors sous les ordres de Hoche à Loudéac, Lamballe, Moncoulour et Saint-Brieuc. Le 8 juin, le 2e bataillon est à Rennes et à la fin du mois il prend part aux affaires de Josselin puis de Quiberon en juillet, où les royalistes sont repoussés à la mer et exterminés. Hoche, laisse un détachement à Josselin, et, en août, le bataillon va cantonner à Broons où il reste jusqu’à la fin de l’année, tandis que ses grenadiers se couvrent de gloire le 10 novembre, en résistant à 5.000 chouans à Helvin. A ce moment là, 5 des 7 officiers non nommés de Savenay ont été promu, mais deux d’entre eux n’ont pas été compris dans les avancements malgré la priorité ordonnée par Ruamps. Ils font une réclamation à la 9e commission de l’organisation de l’armée de Terre afin qu’ils soient promus en priorité, ce qu’accepte la commission, le 24 janvier 1796. Le 27 décembre, un tableau des officiers du bataillon est dressé par le capitaine commandant par intérim le bataillon : sur 31 postes d’officiers, 24 sont occupés par des hommes de l’Ain et un est vacant, les 6 restants sont occupés par des hommes d’autres départements. En 1796, le bataillon est envoyé de Broons à Quimperlé, où il se trouve le 18 août, puis à Quimper, où il entre dans la composition du 3e bataillon de la 94e demi-brigade ; mais il en est extrait dès le 1er octobre, par ordre d’Hoche et dirigé sur Strasbourg, où, aussitôt arrivée, il est incorporé, le 29, dans la 10e demi-brigade, formée le 19 février 1796 avec 53e et 159e demi-brigade. La 10e demi-brigade reçoit 3 drapeaux mod. 1794 à l’Armée d’Allemagne. Le 2e bataillon perd son drapeau au château de Milan le 24 mai 1799 et celui du 3e bataillon à Turin le 23 juin 1799.

[1] Lettre des officiers Musy et Maigné à la 9e Commission de l’organisation de l’armée de Terre, n.d. A.D. Ain 108J.


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